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Explosions Libertines
10 mars 2013

Tu es le grand brûlé

De longues journées à ne rien sentir et soudain, une brûlure vive. Un déchirement interne à te jeter dans la gueule de la folie. Une douleur à te faire tout oublier, jusqu'à ton nom, jusqu'à ta première dent de lait. Un coup de poing dans l'estomac, te voilà par terre, nu, le corps raide et secoué par un tremblement inexplicable. Tu ne sais pas comment tu en es arrivé là. Tu as vu, tu as entendu quelque chose qui a déclenché le cataclysme -il a suffi de quelques mots, d'une photo, d'une idée pour te bouleverser et te foutre K-O. Tu n'oses pas bouger. Tu attends que ça passe, que ça s'en aille, que tu redeviennes fort et fier. Mais la brûlure semble se propager, et bientôt, tu n'es plus qu'une bombe à retardement. Tu vas exploser, c'est le seul dénouement possible, tu sens que tu te consumes, tu es une allumette à côté d'un bidon d'essence, tu es un moine suicidaire, tu es Nagasaki en 1945, tu fermes les yeux et tu bloques ta respiration, assez, assez, assez...Après des semaines à vivre sous anesthésie, te voilà balancé face au monde, te voilà fragile comme de la porcelaine humaine. Lentement, tu reprends ton souffle, tu te détaches de la source de tes angoisses, tu te raccroches à ce que tu connais. Une mélodie s'insinue en toi, la seule que tu puisses te réciter, la seule qui puisse t'aider à cet instant : ça va aller, ça va aller ; la brûlure s'estompe et tu recommences à t'agiter, comme si de rien n'était. Au creux de tes reins comme à la pointe de ta langue subsiste encore un goût de cendres.

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