Tout a pris la poussière
Voyant que je faisais un premier pas vers la porte, tu m'as dit de partir. Tu n'avais pas l'ombre d'un sanglot dans la voix, pas une trace de buée dans l'oeil. Alors je t'ai tourné le dos et je suis sortie.
Je me souviens qu'il faisait froid dehors ; l'air était humide et les rues à peine éclairées. J'ai marché jusque chez moi sans bien comprendre ce qu'il venait de se passer.
Je n'ai jamais réellement pris le temps de repenser à ce jour. Peut-être parce qu'il est des souvenirs qui font plus de mal qu'autre chose ; peut-être parce que, parfois, la mémoire est inutile. Je n'ai aucune morale à tirer de notre histoire. Ceci n'est qu'un éclat de notre vécu, qui pourrait y lire les conséquences de nos actes ? Comment y retrouver la chaleur de ta peau, la froideur de nos ébats ?
Je ne crois pas en la réincarnation solitaire. Ton absence demeure, malgré les morceaux de toi entassés dans mon esprit.