Rejet temporaire
La contraction. Ton ventre se tord, ta bouche est grande ouverte ; tu es agitée de spasmes qui n'en finissent pas. La douleur du monde t'habite. Tu ne peux pas contrôler tes mouvements intérieurs, tu n'en connais pas la source, tu ne pourrais pas les arrêter. Victime de ton propre corps, ton inutilité te dégoûte. Ta respiration devient haletante ; tu manques d'air. Tu n'en finis plus de te vider. Ce supplice serait-il donc ta condamnation à mort ? Mais qu'as-tu fait de si abominable pour que l'on t'inflige une telle souffrance ? Pour que l'on s'acharne ainsi à t'humilier, à te faire t'agenouiller, à te mettre face contre le sol ? Mérites-tu vraiment cette torture infiniment humaine ? Tes pensées se convulsent, ton estomac se plie, ton dos se courbe ; tu as un goût amer en bouche, la saveur âcre de la défaite.